
Le président espère une réélection dès le premier tour, après avoir écarté ses principaux opposants.
Ils se sont assis dans les mêmes salons feutrés, ont peaufiné leurs stratégies dans les mêmes suites ouvrant sur l’océan. Hôtel cinq étoiles de la capitale sénégalaise, le Terrou-Bi s’est imposé comme l’épicentre de la campagne présidentielle. Du président en exercice, Macky Sall, à l’ancien président Abdoulaye Wade, en passant par le challenger antisystème, Ousmane Sonko, les candidats à l’élection présidentielle y ont organisé les conférences de presse comme les rendez-vous discrets. Une partie des résultats du scrutin du 24 février s’est jouée là, dans l’ocre des tentures, le beige de ce luxe reposant.
Pour ce pays de 16 millions d’habitants de l’Afrique de l’Ouest, l’enjeu de ce premier tour de l’élection présidentielle est la réélection – ou non – de Macky Sall, le président en place, candidat à sa succession. Qu’il soit élu dès dimanche serait un plébiscite de son bilan de président bâtisseur, la reconnaissance de son premier mandat, estiment les plus optimistes. Les plus calculateurs, eux, pensent que, sans victoire ce 24 février, la présidence pourrait bien lui échapper. Rien ne garantit en effet que le Terrou-Bi n’a pas aussi été le lieu d’alliances de second tour capables de faire élire un candidat autre que le président sortant, en dépit du fait que ceux qui apparaissaient comme ses opposants les plus sérieux aient été éliminés de la joute électorale.
Matteo Maillard






















