L’action a été minutieusement préparée, exécutée et filmée pour coïncider avec l’ouverture, au Vatican, de la conférence sur la pédophilie au sein de l’Eglise. Dans la nuit du 21 au 22 février, trois activistes ont renversé la statue du prélat Henryk Jankowski dans le square qui porte son nom, à Gdansk. Il s’agit d’un des prêtres les plus influents de ces dernières décennies en Pologne, curé attitré et icône du syndicat Solidarnosc pendant la lutte contre le communisme. Mort en 2010, il fait face à de graves accusations de pédophilie.
Les trois hommes sont parvenus à déboulonner l’imposante statue avec son socle de pierre et à faire tomber l’ensemble sur un tapis de pneus, la laissant par terre quasiment intacte. Ils ont recouvert le monument de linges d’enfants. Leur but, ont-ils affirmé, était de « détruire le faux et odieux mythe » d’Henryk Jankowski « mais pas la matière de sa statue ». Les activistes se sont rendus à la police après avoir envoyé aux médias un manifeste, sous forme de réquisitoire, contre le prêtre, l’Eglise, qui l’a « couvert », et les autorités publiques, qui l’ont « honoré ».