Avec sa trilogie Yvette Kouadja (Le bouchon à retirer, L’Africaine, Moretti, Présidente), la sociologue et écrivain Brigith Gbadi apporte une contribution originale au débat sur le leadership féminin. À travers le parcours de son héroïne, elle met en scène une femme confrontée aux pesanteurs sociales et religieuses, mais déterminée à exercer le pouvoir d’État avec rigueur et sens de la responsabilité.
Ce récit n’a rien d’un simple exercice littéraire. Il illustre, avec réalisme, que l’aptitude à gouverner ne dépend pas du genre mais de qualités universelles : compétence, courage et transparence. Loin d’idéaliser son personnage, Gbadi montre une Yvette traversée de doutes, mais animée par une conviction, celle que diriger, c’est d’abord servir l’intérêt général.
La trilogie met également en lumière les obstacles bien connus en Afrique : stéréotypes sexistes, traditions patriarcales, institutions souvent fermées aux femmes. Pourtant, elle propose une lecture optimiste : ces barrières peuvent être surmontées grâce à l’éducation, à l’éthique et à la solidarité.
Cette vision trouve un écho dans la réalité. La Côte d’Ivoire, comme d’autres pays africains, connaît une progression du nombre de femmes en politique et au gouvernement, portée par des lois de quotas et des mouvements associatifs.
Ces avancées confirment le message de Gbadi. Les femmes ne sont pas seulement capables de gérer le pouvoir d’État, elles peuvent y apporter une approche plus inclusive et transformatrice.
En définitive, Yvette Kouadja n’est pas qu’une fiction ; c’est une réflexion engagée sur l’avenir du pouvoir en Afrique. À travers la plume de Brigith Gbadi, la littérature devient un miroir des sociétés et un plaidoyer pour une gouvernance où les femmes ont toute leur place.























